Bernard Bernier, celui que tous, même moi, surnommions Papy ; va laisser un grand vide lors des prochaines retrouvailles familiales. Il manquera quelqu'un à notre table c'est sûr !
Nous pensions l'avoir à nos côtés au moins pour finir l'année, au moins pour que notre premier enfant puisse avoir la chance de connaître le dernier formidable arrière grand-père qu'il aurait fait … A vrai dire on le pensait parmi nous pour encore des années, même s'il y avait toujours une part d'incertitude : ces choses là, on ne s'y attend jamais vraiment dit-on; et nous en comprenons tout le sens quand l'événement nous atteint à notre tour. C'est donc en cette date que nous connaissons tous et qui nous marquera encore plus, le 11 septembre, que nous avons pu lui adresser un dernier au-revoir à l'église de Fontenay-le-comte.
C'est après ces derniers jours que j'émets alors ce regret : celui de ne pas avoir vu une dernière fois mes grand-pères à moi aussi pour leur adresser par la pensée les mots que j'aurais voulu leur témoigner avant le Grand Voyage vers l'inconnu. Leur témoigner un dernier "au-revoir" même s'il s'agit d'un moment très dur.
Car dans un enterrement réside finalement un soupçon d'optimisme. On passe certes la moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aime et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime (quel sentiment horrible que d'admettre cela) : mais dans l'enterrement il y a la satisfaction d'un véritable au revoir, le soulagement de voir partir la personne qui nous quitte dans de bonnes conditions, dans une pensée et une prière communes.
« Papy » nous a quitté mais nous savons tous qu'il se délectera de veiller sur sa belle et grande famille, sur nous, comme sur les prochains à venir …
Et puis il n'y a jamais de « adieu », seulement des « A bientôt ». Certes il n'est plus là où il était, mais il sera dorénavant partout où chacun de ceux qui l'aimaient sera : car rien n'est plus vivant qu'un souvenir !